Dr. Catherine Riseng, chercheuse adjointe à l'Université du Michigan
Le Dr Riseng a travaillé avec une équipe pour élaborer le Cadre des habitats aquatiques des Grands Lacs (GLAHF), une base de données utilisée pour classer les habitats de différentes espèces dans le bassin des Grands Lacs. Le GLAHF a été élaboré sur une période de quatre ans. Il en est actuellement à sa dernière année, et il est prévu de maintenir la base de données à jour à l'avenir.
Le GLAHF a été conçu pour classer les habitats dans tout le bassin des Grands Lacs et comprend des données spatiales telles que les populations biologiques, le recensement agricole, la température de l'eau, la couverture de glace et plus encore. Comment sera-t-il utilisé et qui en seront les principaux utilisateurs ?
Les chercheurs pourront utiliser les données spatiales comme données d'entrée pour leurs projets. Ils pourront également examiner comment leurs données correspondent à celles qui se trouvent déjà dans le GLAHF. Les organismes de gestion pourraient examiner l'état des habitats ou l'emplacement des sites d'échantillonnage. Si les organismes surveillent les Grands Lacs à différents endroits, la base de données du GLAHF serait un bon endroit pour voir où d'autres organismes effectuent leur surveillance, où il y a des lacunes et où ils peuvent planifier de nouveaux efforts de surveillance en conséquence.
Pourquoi est-il important d’avoir ce type de classification et de cadre pour les Grands Lacs?
Il n’existe aucun outil permettant de relier en un seul endroit tous les différents projets, recherches et surveillance des systèmes d’information géographique (SIG). Le GLAHF permet aux gens de voir toutes les données disponibles et de les utiliser pour mieux orienter la planification et la surveillance de la restauration ou de la gestion. Le GLAHF est un cadre spécial qui permet de relier les données de différents projets. Il n’existe pas encore de classification à l’échelle du bassin des Grands Lacs. Elle a été réalisée pour des lacs individuels, mais pas pour l’ensemble du bassin.
Le GLAHF est binational, ce qui constitue un autre élément qui le rend unique. Il couvre à la fois le côté américain et le côté canadien du bassin.
Étant donné que la coordination bicoastale peut parfois être difficile à gérer, comment l’équipe du GLAHF a-t-elle mobilisé les gestionnaires des ressources canadiennes ?
Nous y travaillons depuis le début. Nous avons intégré des représentants d'organismes et d'universités canadiens à notre équipe consultative et nous avons intégré des points de vue binationaux dans le cadre de réunions et d'ateliers. Nous avons également collaboré avec des équipes binationales qui dirigent deux des annexes de l'Accord relatif à la qualité de l'eau dans les Grands Lacs de 2012, qui veillent à ce que les États-Unis respectent leurs engagements en vertu de l'accord. L'accord comprend dix annexes et chacune porte sur des questions spécifiques.
Nous travaillons dur pour intégrer les contributions des organismes qui gèrent les deux côtés de la frontière afin de garantir que le GLAHF soit pertinent à l'échelle binationale. Nous reconnaissons également que les programmes d'échantillonnage, la gestion des données et les politiques de partage des données varient au sein des organismes, mais aussi de part et d'autre de la frontière. Nous avons travaillé sur certains de ces obstacles.
Quel est le plan pour la maintenance continue du GLAHF ?
À l'heure actuelle, le GLAHF est hébergé par l'Institut de recherche sur les pêches du Département des ressources naturelles du Michigan (DNR). Le DNR a également soutenu une personne à temps partiel pour continuer à mettre à jour et à maintenir les données. Je pense que nous sommes toujours à la recherche d'un soutien supplémentaire de la part des agences fédérales pour nous aider à ajouter davantage de données et à accroître les fonctionnalités du GLAHF à l'avenir.
Vous avez récemment publié un article sur le GLAHF dans le Journal of Great Lakes Research. Quelles autres mesures prenez-vous pour promouvoir cet outil ?
Nous présentons nos travaux lors de conférences universitaires. Nous organisons des ateliers pour familiariser les participants avec le cadre, les données et les outils Web que nous avons développés. Nous organisons également des webinaires mensuels pour tenir tous nos conseillers de projet au courant et obtenir des commentaires sur l'évolution du projet. Nous sommes actuellement en train de finaliser le site Web du GLAHF, qui décrit le projet et ses différents composants, donne accès au cadre et aux données et propose des liens vers les métadonnées et les outils d'aide à la décision en cours de développement grâce au financement du Centre de l'eau de l'UM.
Le financement du GLAHF en est à sa quatrième et dernière année. Que faites-vous du temps qu'il vous reste ?
Nous développons un site Web qui disposera d'une interface utilisateur au sein de la base de données GLAHF. Nous allons partager les résultats et recueillir activement les commentaires des personnes qui présenteront le site Web de manière pratique. Nous organiserons également quelques ateliers, l'un aux États-Unis et l'autre au Canada, avec le même objectif, mais avec une approche beaucoup plus pratique. Nous avons d'autres manuscrits à paraître, l'un d'eux portant sur la variation spatiale de la température de l'eau et de la durée de la glace. Il montrera comment le GLAHF est utilisé pour des recherches supplémentaires afin d'étudier les effets du changement climatique.
Qu'est-ce que vous nous réservez d'autre pour le GLAHF ?
Nous avons deux projets dérivés du GLAHF. L’un consiste à développer un outil d’aide à la décision basé sur une interface utilisateur. L’autre est un projet que nous avons lancé avec le Great Lakes Basin Fish Habitat Partnership, dans le cadre duquel nous effectuons une évaluation de l’habitat côtier à l’aide du cadre GLAHF.